L’expression « Sacré Cœur » évoque pour certains une dévotion désuète, à d’autres une imagerie stéréotypée et parfois même un désintérêt, voire une répulsion.
Par sa nouvelle exposition temporaire, A tout cœur, le Musée de la Visitation bat en brèche ces préjugés au travers d’oeuvres surprenantes et inédites issues du patrimoine artistique visitandin entre le XVIIe et le XXIe siècle. Chacunes portent à sa manière ce cœur que sainte Marguerite-Marie décrit comme « plus rayonnant qu’un soleil et transparent comme un cristal. »
Les premières œuvres, les plus rares désormais, ont été réalisées par les visitandines pour soutenir leurs prières personnelles, dans l’intimité du cloître. Elles brodent, enluminent des images, réalisent des décors de papiers roulés pour les premiers oratoires. A tout Cœur permettra de découvrir ces décors simples, vivants et colorés où s’épanouissent de nombreuses fleurs en particulier, les marguerites. A leurs côtés de surprenants tableaux et des reliures réalisés en marqueterie de bois parfois ajourée, taillée dans les branches des noisetiers du bosquet des apparitions.
En dehors des cloîtres, le message de Paray touche peu à peu la société civile. Les monastères deviennent les lieux privilègiés de l’expression d’un large mouvement populaire. Les amis et bienfaiteurs participent à l’érection d’autels et offrent des dons précieux. A tout cœur présente ainsi des pièces inédites d’orfèvrerie rehaussées de bijoux et de spectaculaires vêtements liturgiques.
Le monastère de Paray-le-Monial devient un centre de pèlerinage où affluent chaque année des milliers de pèlerins qui offrent en ex-voto de nombreux dons précieux ou personnels. Le public va admirer cet extraordinaire patrimoine soigneusement conservé et jamais exposé. Les objets offerts sont commandés auprès des plus grandes maisons et suivent la mode. Ainsi en 1864, lors de la béatification de Marguerite-Marie Alacoque, le style néogothique empli les chasubles de broderies d’inspiration médiévale, et les calices d’arcatures et de monstres chimériques. En 1920, lors de sa canonisation, l’influence de l’Art Nouveau puis de l’Art déco est sensible.
Le plus surprenant pour le visiteur sera l’extraordinaire diversité de l’origine géographique des dons. En effet, l’action menée par les Jésuites via l’Apostolat de la prière fait converger vers Paray-le-Monial de nombreux présents enchâssés dans de magnifiques écrins. Ils proviennent de l’Europe entière, d’Amérique, d’Asie et même d’Océanie. Chaque auteur à sa manière, selon les règles des arts décoratifs de son pays transforme sa ferveur en énergie créatrice Les représentations de dignitaires chinois en grand habit, côtoient la population néo-zélandaise figurée par un guerrier maori et une princesse anglaise. Les parements d’autel français sont emplis de fleurs, ceux d’Asie sont brodés de dragons et de monstres.
A tout cœur permet ainsi au visiteur de découvrir d’autres représentations de l’amour de Dieu pour l’Homme, fort éloignées des images stéréotypées du début du XX° siècle, si courantes dans les églises françaises. Le Musée de la Visitation continue ainsi son œuvre de mémoire en offrant au public un autre pan d’un patrimoine passionnant qui a déjà attiré plus de cent mille visiteurs depuis 2007.
Commissaires de l’exposition : Gérard Picaud et Jean Foisselon directeurs du Musée de la Visitation
En parallèle, comme chaque année, le Musée publie un ouvrage d’art richement documenté permettant de retracer les origines et le déploiement de cet amour pour le cœur du Christ au sein des couvents de la Visitation
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Visionner le reportage du JT de France3 Auvergne du 18.06.2013.