Dans le marché du luxe, la haute couture est aujourd’hui le symbole du raffinement et de l’apparat, réservé aux classes les plus aisées, habillées par les créateurs les plus talentueux. Leurs créations mêlent la richesse des étoffes à la beauté des ornements qui les décorent.
Pourtant, si ces grandes maisons, souvent françaises, connurent leur plein essor au XXème siècle, les fastes vestimentaires existaient déjà dans les siècles précédents quand les robes de cour et des habits de solennité brillaient de mille éclats.
Taillées dans les plus belles soieries, elles étaient enrichies de fines dentelles, de somptueuses broderies d’or. Le temps, la lumière et les aléas de l’Histoire ont depuis entraîné l’altération et la disparition de la plupart de ces vêtements d’apparat.
Mais certains tissus précieux ont pu échapper à l’usure. C’est le cas, entre autres, à Moulins grâce à la deuxième vie que les visitandines ont offert à ces habits civils en les transformant en vêtements liturgiques.
« Sacrées soieries ! » invite à découvrir des œuvres textiles de l’Europe entière. Elles témoignent de cinq siècles d’art décoratif.
Des velours ciselés de la fin du XVIème siècle aux étoffes modernes de l’art Nouveau, on découvrira aussi les brocarts du XVIIème siècle, les créations bizarre, rocaille ou naturaliste du XVIIIème ainsi que les étoffes d’inspiration médiévale du XIXème siècle.
Ainsi, comme l’écrit Christian Lacroix à propos de sa découvert de la collection textile du Musée de la Visitation: « Ces brocarts, offrandes des plus nobles personnages et souverains de l’époque, ont été conservés à l’abri de l’air, de la lumière et du temps pour nous parvenir non seulement intacts dans leur magnificence mais surtout métamorphosés par les religieuses, dont l’art et la dévotion ont donné une dimension supérieure à ce qui n’était qu’admirable».
Commissaires de l’exposition : Gérard Picaud et Jean Foisselon directeurs du Musée de la Visitation
L’ouvrage d’art publié à cette occasion, encore plus amplement illustré que ces prédécesseurs permet d’approfondir le très riche fond textile du Musée. De nombreuses photos de détails ou macros vous font pénétrer la complexité de ces étoffes uniques.