Histoire du musée
Le Musée de la Visitation est un établissement privé. Il est géré par l’association Regard sur la Visitation, dont les buts sont de :
- sauvegarder et promouvoir le patrimoine artistique et religieux des monastères de l’ordre de la Visitation,
- gérer un musée, à Moulins, consacré à l’ordre de la Visitation, en raison de l’importance historique de cet Institut.
Pour mener à bien ses objectifs, le musée s’appuie sur un comité scientifique. Il regroupe des historiens, des chercheurs et des professionnels du monde des musées.
Histoire du musée
1990-2003 : constitution d’une collection
En 1990, le monastère de la Visitation de Moulins est sur le point de disparaître. Aussi, Mère Françoise-Bernadette Lara, ancienne supérieure et archiviste du monastère d’Orléans demande à Gérard Picaud de garder un souvenir de cette communauté. Gérard Picaud le promet. Il propose et obtient un espace au sein du Musée bourbonnais. Cette structure était gérée par la Société d’émulation du Bourbonnais. Avec l’aide d’une quinzaine de monastères français et belges, il rassemble 602 objets.
Le 11 décembre 1992, « Regard sur la Visitation » ouvre ses portes. Cette exposition permanente se compose de trois nouvelles salles du Musée bourbonnais. Elle présente à Moulins des souvenirs des saints fondateurs, des livres, des objets d’art et de dévotion.
Au fil du temps, de nouveaux monastères de l’Ordre se joignent à l’aventure. Mais les objets sont toujours plus nombreux. La conservation et la présentation de ces collections doit être revue.
En 2000, nous lançons un projet d’extension de l’exposition permanente. Après un an de travaux, deux nouvelles salles sont ouvertes au public. Elles permettent un redéploiement des collections. Elles exposent un remarquable ensemble d’orfèvrerie, dans des conditions de sécurité appropriées.
2003 : Création d’un Musée autonome
Mais la Société d’Emulation du Bourbonnais manque de bras pour gérer son musée. Quelques bénévoles, dont les visitandines de Moulins se réunissent en association pour reprendre la structure. Une partie des collections bourbonnaises quitte Moulins pour enrichir d’autres musées locaux. Les collections visitandines les remplacent peu à peu
Ainsi, le site de la place de l’Ancien Palais devient officiellement en 2005 le Musée de la Visitation.
L’association qui gère, Regard sur la Visitatio, reçoit en août 2005 l’approbation du Saint-Siège via le Conseil pontifical pour les biens culturels de l’Église (confirmée en 2007 par de S.E. Mgr Mauro Piacenza).
Les douze salles du musée présentent désormais plus d’un millier d’objets du patrimoine de la Visitation. Il en gère plus de 13000.
Histoire de la Visitation à Moulins
Moulins est l’ancienne capitale du duché du Bourbonnais. Cette ville a le privilège d’avoir accueilli deux monastères et trois communautés de la Visitation.
Le troisième monastère de l’ordre
Le 25 août 1616, sur la demande de Mme des Gouffiers, la Mère Jeanne-Charlotte de Bréchard, professe d’Annecy, fonde une Visitation à Moulins. C’est le troisième monastère de l’Ordre de la Visitation. Ce monastère a la chance d’avoir comme bienfaitrice Marie-Félice Orsini. Filleule de la reine Marie de Médicis, elle a épousé le connétable Henri II, duc de Montmorency. Après son exécution, elle est placée en résidence surveillée à Moulins. Elle est alors une mécène importante pour la cité, dont la chapelle du monastère est l’exemple.
Amie de la Visitation de Moulins, Marie-Félice Orsini désire y faire profession. Sainte Jeanne de Chantal vient pour cela à Moulins en 1641. Âgée et fatiguée de son voyage depuis Paris, la fondatrice de l’Ordre meurt peu de temps après son arrivée à Moulins.
L’histoire du monastère aurait pu se poursuivre jusqu’à nos jours, mais la Révolution disperse la communauté en 1792. Après la Terreur, celle-ci se reforme à La Charité-sur-Loire. Elle vit ensuite à Nevers, puis en à Mons en Belgique suite aux lois de séparation des Églises et de l’État. La communauté doit attendre 1935 pour pouvoir acheter une maison en France, à Nevers où elle existe toujours. Elle accueille les sœurs de Poitiers en 1982.
Les bâtiments, eux, deviennent dès 1803 le premier lycée institué par Bonaparte. Vétustes, ils sont rasés à la fin du XIXe siècle pour laisser place à l’actuel lycée Théodore-de-Banville. La chapelle, propriété de la ville, est intacte. On peut encore admirer un trésor architectural. Il s’agit du mausolée funéraire des Montmorency, commandé par son épouse vers 1650. Les amateurs d’art ont su le protéger au cours des siècles. La ville a aussi restauré en 2008 le plafond peint du chœur des religieuses.
Une nouvelle fondation
L’histoire de la Visitation à Moulins ne s’arrête pas là. En effet, en 1850, Mgr Pierre de Dreux-Brézé devient évêque de Moulins. Dès son arrivée, il souhaite un monastère de la Visitation dans son diocèse. Il a connu cet Ordre à Paris. Il demande des religieuses au monastère parisien de la rue Denfert-Rochereau. La démarche prend du temps. En janvier 1876, Mère Izabel-de-Chantal de Mendoça fonde un nouveau monastère de Moulins.
Cette communauté a des difficultés à s’implanter. Le recrutement est faible. Paris envoit régulièrement des visitandines pour compléter les effectifs. La jeune communauté doit aussi trouver des sources de revenus malgré les mesures anticléricales du début du siècle, puis la Première Guerre mondiale.
Heureusement, le XXe siècle s’écoula plus calmement qu’il n’avait commencé. Cependant, en 1991, les visitandines de Moulins décident la fermeture de leur monastère. Elles ne sont plus que quatre. Aussi, elles demandent à Rome l’extinction canonique de leur communauté. Toutefois, chose jamais vue : l’Église refuse cette extinction. Les religieuses s’en vont. Mais compte tenu de son passé, le monastère en tant que personne juridique ecclésiastique continuera d’exister. En effet, cette décision est prise en raison du riche passé de la Visitation à Moulins, lieu de mort de sa fondatrice.
Une troisième communauté
Cette certitude de pérennité décide alors la communauté de Mâcon à s’implanter à Moulins en 1995. Une troisième communauté vit désormais dans la cité bourbonnaise. Elle a accueilli depuis cette date des sœurs de plusieurs monastères ayant décidé de leur fermeture.
La communauté de Moulins, très proche de notre musée, compte des religieuses qui ont fait profession dans dix monastères différents, marquant ainsi l’union des sœurs voulu par saint François de Sales.
Pour plus de détails, rendez-vous sur le site de la Visitation de Moulins
Grandes dates de l’histoire de l’Ordre
Les débuts
6 juin 1610 : Fondation de la Visitation à Annecy. Trois femmes s’installent dans une petite maison des faubourgs d’Annecy, la maison de la Galerie. Elles se nomment Jeanne de Chantal, Charlotte de Bréchard et Jaqueline Favre. Jaqueline Coste, ancienne servante d’auberge, assurent le lien avec l’extérieur.
6 juin 1611 : Une année de noviciat s’est écoulé sous la conduite de François de Sales. Les femmes font profession le 6 juin 1611. Elles sont désormais visitandines. Les chants et les armes de l’institut sont adoptés.
30 octobre 1611 : la communauté quitte la maison de la Galerie, devenue trop petite. À compter du 1er janvier 1612, les sœurs visitent les malades de la ville. Cette spécificité, mal accueillie au début du XVIIe siècle, en pleine contre-Réforme, est abandonnée en 1615.
18 septembre 1613 : Son Altesse Marguerite, duchesse de Savoie pose la première pierre du monastère
De 1615 à 1616, saint François de Sales rédige les Constitutions de l’Ordre. Il tient compte des conseils de Mgr de Marquemont, cardinal archevêque de Lyon, pour faire de la Visitation un ordre cloîtré. Urbain VII les approuve le 27 juin 1625.
1615 : Première fondation en France. La communauté s’installe à Lyon (transféré depuis à Venise, puis à Trévise). Dès lors, Jeanne de Chantal est fondatrice partout en France. Elle est supérieure douze fois dans neuf communautés différentes. Elle visite et entretient des relations épistolaires avec la plupart des monastères.
9 octobre 1618 : première édition des Règles et Constitutions.
16 octobre 1618 : Paul V accorde à la Visitation le statut d’ordre religieux sous la règle de saint Augustin.
L’extension
28 décembre 1622 : mort de saint François de Sales, à Lyon. L’Ordre compte alors 13 communautés. Annecy, Lyon, Moulins, Grenoble, Bourges, Paris, Montferrand, Nevers, Orléans, Valence, Dijon, Belley, Saint-Etienne.
1624 : les premières Mères commencent la rédaction du Coutumier qui sera imprimé à la fin de l’année.
1626-1627 : Jeanne de Chantal met en forme et rédige ses Réponses qui seront imprimées en 1628 avec ordre formel qu’elles ne sortent jamais des monastères.
16 juillet 1635 : la question d’une supérieure générale est soumise aux évêques de France. Ils se réunissent avec Jeanne de Chantal au parloir du Premier monastère de Paris, ceux-ci se rangent derrière la volonté de saint François de Sales pour l’autonomie des monastères.
Déploiement en Europe
1635 : Première communauté de la Visitation en Suisse
13 décembre 1641 : mort de sainte Jeanne de Chantal. L’ordre compte déjà 87 monastères.
1650 : Première communauté de la Visitation en Belgique
1653 : Première communauté de la Visitation en Allemagne
1654 : Première communauté de la Visitation en Pologne
1662 : Béatification puis canonisation (1665) de saint François de Sales. Ces dates sont l’occasion de cérémonies fastueuses en France.
1694 : Première communauté de la Visitation en Lituanie
1717 : Première communauté de la Visitation en Autriche
1744 : Première communauté de la Visitation au Liban
1749 : Première communauté de la Visitation en Espagne
1751 : Béatification puis canonisation (1767) de sainte Jeanne de Chantal.
1784 : Première communauté de la Visitation au Portugal
La Révolution
Août 1792 : l’ordre de la Visitation, comme tous les ordres, est interdit en France. Les 129 communautés françaises sont dispersées.
1805 : Napoléon Ier autorise à nouveau l’Ordre en France, sur la demande de sa mère, Mme Laetitia. Peu à peu les visitandines se rassemblent. Elles redonnent vie à 51 monastères et en fondent 14 autres.
1804 : Première communauté de la Visitation en Grande-Bretagne
L’Ordre en Amérique
1816 : Première communauté de la Visitation aux USA
1856 : Première communauté de la Visitation en Uruguay
1857 : Première communauté de la Visitation aux Pays-Bas
1864 : Béatification de Marguerite-Marie Alacoque, visitandine de Paray-le-Monial
1876 : Première communauté de la Visitation en Argentine
1877 : Première communauté de la Visitation au Chili
1891 : Première communauté de la Visitation au Pérou
1892 : Première communauté de la Visitation en Colombie
1898 : Première communauté de la Visitation au Mexique
1902 : Première communauté de la Visitation au Brésil
1910 : Première communauté de la Visitation au Canada
1920 : Canonisation de Marguerite-Marie Alacoque
1925 : Première communauté de la Visitation à Panama
1928 : Première communauté de la Visitation en Hongrie
1949 : Première communauté de la Visitation en Equateur
1955 : Première communauté de la Visitation en Irlande
1960 : Première communauté de la Visitation en Tchéquie
L’Ordre en Afrique et en Asie
1964 : Première communauté de la Visitation au Congo
1967 : Première communauté de la Visitation au Burundi
1968 : Première communauté de la Visitation en Croatie
1972 : Première communauté de la Visitation au Guatemala
1978 : Première communauté de la Visitation en Inde
1979 : Première communauté de la Visitation en République Dominicaine
1981 : Première communauté de la Visitation au Paraguay
1985 : Première communauté de la Visitation au Rwanda
1987 : Première communauté de la Visitation à Porto Rico
1998 : Béatification de sept visitandines madrilènes, martyres
2000 : Première communauté de la Visitation aux Philippines
2001 : Première communauté de la Visitation en Corée du sud
2010 : 400e anniversaire de l’Ordre