Esprit visitandin

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Cette spiritualité est avant tout salésienne, donc toute en nuance, en douceur, en humilité et en humanité. N’étant pas fondée sur des règles mais sur des comportements, elle n’est pas simple à résumer en quelques mots.

Le principe

François de Sales communiqua à Jeanne de Chantal un autre principe : « Je voudrais que les filles de notre Congrégation eussent les pieds bien chaussés, mais le cœur bien déchaussé et bien nu des affections terrestres. »

Ainsi, l’objectif de vie des visitandines n’est pas de faire de grandes démonstrations extérieures. C’est de vivre excellemment toutes les petites choses de la vie quotidienne…

Ce principe est au cœur de la spiritualité salésienne. On la découvre en lisant son Introduction à la vie dévote.

François de Sales appelle ses filles à la sainteté non par des voies d’austérité physique ou morale, mais par l’abandon à la volonté divine. Il les invite à partager la vie cachée du Christ. Vivre en communauté par l’accueil de l’autre dans la charité, la douceur et l’abandon de soi.

Pour illustrer cette vocation, les visitandines se représentent de manière allégorique comme des :

  • abeilles qui se donnent sans compter pour leur ruche,
  • brebis soumises à leur supérieure,
  • colombes pures qui s’élèvent vers le ciel,
  • tournesols dont le cœur se tourne vers le soleil divin et la chaleur de son amour,
  • violettes que l’on foule au pied sans prêter attention à leur bonne odeur

 

En pratique

Cette nouvelle voie de sanctification a souvent et hâtivement été qualifiée de « douce ». Mais, elle permettait aux personnes de santé fragile, aux veuves et aux femmes âgées, de devenir religieuses. Une chance, car ces même personnes n’avaient pas accès aux ordres réformés du début du XVIIe siècle.

Et pour que toutes pussent vivre pleinement de la prière, l’évêque de Genève obtient de Rome l’usage du petit office de la Sainte Vierge. C’est un office simplifié, chanté sur trois notes. Il se différencie aux longs offices des clercs pratiqué alors. Enfin, Il souhaite que les visitandines s’ouvrent pleinement à la volonté de Dieu. Il prévoit pour elles une heure quotidienne d’oraison. Une heure de prière méditative et silencieuse dans le chœur, face au Saint-Sacrement.

La journée d’une visitandine est très  organisée. Les temps de prière (messe et les offices) alternent avec les temps de travail dans les emplois et les moments de partage communautaire : repas en silence, récréation, chapitre. Cette alternance apporte l’équilibre physique et mental nécessaire aux visitandines. Il assure la cohésion de la communauté. Humilité, charité, simplicité et obéissance sont les mots d’ordre

Cet équilibre est visible jusque dans les créations artistiques des religieuses. En effet, marquées par l’humilité des sœurs artistes qui ne signent pas leurs œuvres. L’Abrégé de leur vie parle plus de leurs œuvres spirituelles que de leurs ouvrages artistiques. La charité et le don de soi font de chaque création une offrande et une prière d’abandon.