Organisation de la vie quotidienne

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Qui dirige la communauté ?

Les fondateurs ont voulu que l’organisation de la Visitation soit extrêmement démocratique, et ce, dès 1610. Ainsi toutes les sœurs qui ont terminé leur noviciat et ont fait profession sont membres du chapitre. Cette « assemblée générale » vote l’ensemble des décisions importantes pour la communauté : admission d’une nouvelle religieuse, achat ou vente de biens…

Par ailleurs, chaque communauté élit sa supérieure tous les trois ans (au moment de la Pentecôte). Cette dernière conduit le temporel et le spirituel. Cette élection a lieu en présence de l’évêque. Il s’assure ainsi du bon déroulement. Mais il n’a aucun pouvoir pour imposer une supérieure à la communauté.

La supérieure n’est pas forcément issue de la communauté. Elle est le premier commanditaire et le premier soutien des créations artistiques de ses sœurs. L’attachement filial à la Très Honorée Mère conduit naturellement les visitandines à fêter leur supérieure, en particulier par le chant, la poésie, la composition de ravissants livrets souvenirs ornés de délicates peintures, et à conserver leur mémoire grâce à des portraits.

Qui la conseille ?

Il existe deux autres « charges » soumises au vote du chapitre :

  • l’assistante. Elle est l’adjointe et la suppléante de la supérieure. Elle est chargée de l’office et de la bibliothèque ;
  • les conseillères, au nombre de deux ou trois.

Avec la supérieure et son assistante, elles forment le conseil – en quelque sorte le gouvernement du monastère.

Tous ces rôles sont soumis au vote tous les trois ans . La Visitation a donc un mode de fonctionnement très différents des abbayes dont le père abbé est nommé à vie.

Par ailleurs, l’évêque local nomme souvent un père spirituel pour aider la supérieure dans les décisions délicates

Et les autres emplois ?

L’obéissance est due à la supérieure qui décide de l’emploi de chaque religieuse suivant ses aptitudes et son charisme. Chaque charge est essentielle pour l’équilibre et le bon fonctionnement de la communauté :

  • L’économe est chargée de la gestion des biens matériels : trésorerie, achats, charges, loyers et fermages quand les sœurs possèdent des terres (obligation économique sous l’Ancien Régime).
  • La maîtresse des novices a la lourde responsabilité d’éduquer les postulantes et de les faire adhérer à l’esprit de la Visitation et de la communauté. Chaque monastère a son propre esprit. Avant de prononcer ses vœux, un vote du chapitre est organisé pour que chaque sœur puisse s’exprimer sur l’aptitude de la recrue de s’unir à la communauté, évitant ainsi de mettre en danger sa cohésion.
  • La sacristaine est chargée de l’organisation matérielle des offices et des célébrations ainsi que de la conservation du patrimoine liturgique.
  • Lorsque, pour subvenir à ses besoins financiers, le monastère accueille des jeunes filles, la maîtresse du pensionnat est chargée de leur éducation et de leur encadrement. Cette charge, un peu éloignée de la vocation d’une contemplative cloîtrée, est souvent qualifiée de « difficile» par les religieuses.
  • L’archiviste est chargée de la conservation des « papiers », parfois de la gestion et de l’inventaire de la bibliothèque.
  • Suivent tous les autres emplois pour lesquels une officière est nommée : cuisine, roberie, lingerie (parfois source de revenus lorsqu’il s’agit du linge d’église, ou du monde extérieur), infirmerie, entretien des jardins potagers, des arbres fruitiers, des animaux domestique.
  • Le tour, lieu de contact avec l’extérieur, où vivent des sœurs tourières. Elles ne font pas profession et sont déchargées d’une partie des offices et des obligations communautaires, pouvant ainsi se rendre en ville pour y effectuer les achats et les formalités de la communauté.