Visitation

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Visitation: why this name?

The name was chosen by François de Sales in reference to the joyful mystery of the life of Mary in his Gospel (Lk 1, 39-56). This “visit” is placed under the sign of the meeting, charity and hospitality.

Meeting of Elizabeth with her cousin who recognizes her as “blessed among women”, and meeting of two children hidden in the bellies of their mothers: John the Baptist and Jesus.

Charity of Mary, who “went with haste” to her cousin Elizabeth’s home and who invites her to live with her for three months.

Beyond the episode, the text symbolizes the welcome that God reserves for life and humanity “who leap for joy in the womb of his Mother” (Luke Lk 1:41). But also the welcome of God by man represented by one whom Jesus will say: ” Among them that are born of women there hath not arisen a greater than John the Baptist” (Matthew 11:11).

The event invites you to discover the order of the Visitation. This religious order was also born of the meeting of two outstanding individuals that the Church has canonized: François de Sales, Bishop of Geneva, and Jeanne de Chantal Fremyot, young widowed mother, and religious.

By this name, François de Sales expressed his desire that the sisters could visit the poor and sick, a few hours a day and turns. However spirits were not yet ready, outside the diocese of Annecy, to accept that nuns were not cloistered.

In 1615, when a monastery of the Visitation has been created in Lyon, he had to be cooped up on the request of the archbishop of this city, Denis de Marquemont. Therefore, the whole order of the Visitation remained behind the fence.

From that moment, the hidden nature of the childhood of Jesus, whose public life has begun only during the wedding at Cana, became one of the foundations of the life of nuns of the Visitation.

European settlements of Visitation monasteries (outside France)- (=)
https://www.google.com/maps/d/viewer?mid=1NqtEfgkKJGWiXpLqoZbMkLaGXNY&usp=sharing

 

French settlements of Visitation monasteries –  (=)
https://www.google.com/maps/d/viewer?mid=1KKor7Xwa6Mo9wbRkltOvIfiZf7M&usp=sharing

 

Esprit visitandin

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Cette spiritualité est avant tout salésienne, donc toute en nuance, en douceur, en humilité et en humanité. N’étant pas fondée sur des règles mais sur des comportements, elle n’est pas simple à résumer en quelques mots.

François de Sales communiqua à Jeanne de Chantal un autre principe : « Je voudrais que les filles de notre Congrégation eussent les pieds bien chaussés, mais le cœur bien déchaussé et bien nu des affections terrestres. »

Ainsi, l’objectif de vie des visitandines n’est pas tant de faire de grandes démonstrations extérieures que de vivre excellemment toutes les petites choses de la vie quotidienne…

Ce principe est au cœur de la spiritualité salésienne, comme son fondateur l’écrit à Philothée, l’âme dévote à qui il s’adresse dans son Introduction à la vie dévote.

François de Sales appelle ses filles à la sainteté non par des voies d’austérité physique ou morale, mais par l’abandon à la volonté divine. Il les invite à partager la vie cachée du Christ, vécue en communauté par l’accueil de l’autre dans la charité, la douceur et l’abandon de soi.

Pour illustrer cette vocation, les visitandines se représentent de manière allégorique comme :

  • des abeilles qui se donnent sans compter pour leur ruche,
  • des brebis soumises à leur supérieure,
  • des colombes pures qui s’élèvent vers le ciel,
  • des tournesols dont le cœur se tourne vers le soleil divin et la chaleur de son amour,
  • d’humbles violettes abandonnées à la volonté divine.

Cette nouvelle voie de sanctification, qui fut souvent et hâtivement qualifiée de « douce », permettait aux personnes de santé fragile, aux veuves et aux femmes âgées, de devenir religieuses, même si elles ne remplissaient pas les conditions habituelles pour l’accès aux ordres réformés du début du XVIIe siècle.

Et pour que toutes pussent vivre pleinement de la prière, l’évêque de Genève obtint de Rome l’usage du petit office de la Sainte Vierge, qu’elles chantent sur trois notes, par opposition au long office des clercs pratiqué alors. Enfin, pour que ses filles s’ouvrent pleinement à la volonté de Dieu, il a prévu pour elles une heure quotidienne d’oraison, c’est-à-dire de prière méditative et silencieuse dans le chœur, face au Saint-Sacrement.

Dans la journée d’une visitandine alternent ainsi les temps de prière, en particulier la messe et les offices, les temps de travail dans les emplois, et les moments de partage communautaire : repas en silence, récréation, chapitre hebdomadaire. Cette alternance apporte l’équilibre physique et mental nécessaire aux visitandines, assurant la cohésion de la communauté. Elle est vécue dans une continuelle humilité, charité, simplicité et obéissance.

Cet équilibre est visible jusque dans les créations artistiques des religieuses, marquées par l’humilité des sœurs artistes qui ne signent pas leurs œuvres. L’Abrégé de leur vie parle plus de leurs œuvres spirituelles que de leurs ouvrages artistiques.

La charité et le don de soi font de chaque création une offrande et une prière d’abandon.

 

François de Sales

Noble called for a prestigious academic career at the court of Savoy, he choses the priesthood and accepts the impossible: convert to Catholicism the region of Chablais (north of Savoy), yet engaged to the cause of Calvin, who is living in Geneva. While religious wars raging everywhere, it chooses the path of gentleness.

He invents the leaflets that he slips under the doors at night to sow doubt in the hearts. He obtains a lot of conversions in a few weeks without the aid of any army.

Spiritual Guide, he writes a lot, counsels, urges. The works of this author’s genius, including the Treaty of God’s love and his Introduction to the Devout Life, will be translated into many languages and are still sold today. It also leaves a considerable epistolary work. This earned him the title of Doctor of the Church, patron saint of journalists, and a volume of the prestigious Pleiade publication.

His affability and gently lead him on a diplomatic mission with the King of France, who becomes his friend, and proposes him the archbishopric of Paris. He met the greatest: Ms. Acarie, St. Vincent de Paul, Bishop of Retz, Bishop Camus, Cardinal Pierre de Berulle, the dukes of Savoy …

The greatest strength of his message is to preach holiness for all. He explains that holiness is possible in the world without going into orders. It also creates a religious order open to all, including those who were excluded from the major monastic orders of the time : widows, sick and disabled.

In the seventeenth century won by violence, pessimism, ecclesial renewal, excitement mystical and intellectual ferment, the Bishop of Geneva has been a prophet of love and the incomparable spiritual master.

Jeanne de Chantal

His holiness is based in his humanity and her femininity, since she had the joy of being a wife, mother, religious superior of a convent, monastery founder and spiritual leader. In that capacity she is the patron saint of female vocations.

Gifted with great discernment, she gives herself entirely to God, while managing the daily responsibilities entrusted to it, not hesitating to stand up to famous people and to bishops, when they try to interfer in the life of a monastery. She follows remotely construction of monasteries, ensuring that their architecture is consistent with the standard layout that was printed in the customary of the Visitation.

At a time when two to three weeks were neccessary to rally Annecy to Paris, she managed to track and organize the founding of 87 monasteries in thirty years. She wrote to all and visited most of them: from Annecy to Le Croisic and from Metz to Bayonne, through Switzerland and also Piedmont.

Jeanne de Chantal is represented as guardian of the Rules and Constitutions of the Order. It is a powerful symbol: by the development of its responses, she somehow completes the customary law. She watched carefully to its application in each monastery, without accessed to the wishes of some bishops to derogate and sometimes despite pressure from local benefactors.

She comes in Moulins to meet a new recruit Marie-Felice Orsini, Duchess of Montmorrency, under house arrest by order of the King in Moulins, Jeanne de Chantal dies on 13 December 1641.

 

Organisation de la vie quotidienne

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Les fondateurs ont voulu que l’organisation de la Visitation soit extrêmement démocratique, et ce, dès 1610. Ainsi toutes les sœurs qui ont terminé leur noviciat et ont fait profession sont membres du chapitre (sorte d’assemblée générale) qui vote l’ensemble des décisions importantes pour la communauté : admission d’une nouvelle religieuse, achat ou vente de biens…

Chaque communauté élit donc tous les trois ans (au moment de la Pentecôte) une supérieure qui la conduit dans le temporel et le spirituel. Cette élection a lieu en présence de l’évêque qui en assure le bon déroulement mais qui n’a aucun pouvoir pour imposer une supérieure à la communauté.

Il existe deux autres « charges » soumises au vote du chapitre :

  • l’assistante, qui est l’adjointe et la suppléante de la supérieure. Elle est chargée de l’office et de la bibliothèque ;
  • les conseillères, au nombre de deux ou trois, qui, avec la supérieure et son assistante, forment le conseil – en quelque sorte le gouvernement du monastère.

Le statut de la supérieure est bien loin de celui des abbesses commendataires ou des supérieures à vie, qui déplaisait tant à François de Sales. La supérieure n’est pas forcément issue de la communauté. Elle est le premier commanditaire et le premier soutien des créations artistiques de ses sœurs. L’attachement filial à la Très Honorée Mère conduit naturellement les visitandines à fêter leur supérieure, en particulier par le chant, la poésie, la composition de ravissants livrets souvenirs ornés de délicates peintures, et à conserver leur mémoire grâce à des portraits.

L’obéissance est due à la supérieure qui décide de l’emploi de chaque religieuse suivant ses aptitudes et son charisme. Chaque charge est essentielle pour l’équilibre et le bon fonctionnement de la communauté :

  • L’économe est chargée de la gestion des biens matériels : trésorerie, achats, charges, loyers et fermages quand les sœurs possèdent des terres (obligation économique sous l’Ancien Régime).
  • La maîtresse des novices a la lourde responsabilité d’éduquer les postulantes et de les faire adhérer à l’esprit de la Visitation et de la communauté. Chaque monastère a son propre esprit. Avant de prononcer ses vœux, un vote du chapitre est organisé pour que chaque sœur puisse s’exprimer sur l’aptitude de la recrue de s’unir à la communauté, évitant ainsi de mettre en danger sa cohésion.
  • La sacristaine est chargée de l’organisation matérielle des offices et des célébrations ainsi que de la conservation du patrimoine liturgique.
  • Lorsque, pour subvenir à ses besoins financiers, le monastère accueille des jeunes filles, la maîtresse du pensionnat est chargée de leur éducation et de leur encadrement. Cette charge, un peu éloignée de la vocation d’une contemplative cloîtrée, est souvent qualifiée de « difficile» par les religieuses.
  • L’archiviste est chargée de la conservation des « papiers », parfois de la gestion et de l’inventaire de la bibliothèque.
  • Suivent tous les autres emplois pour lesquels une officière est nommée : cuisine, roberie, lingerie (parfois source de revenus lorsqu’il s’agit du linge d’église, ou du monde extérieur), infirmerie, entretien des jardins potagers, des arbres fruitiers, des animaux domestique.
  • Le tour, lieu de contact avec l’extérieur, où vivent des sœurs tourières. Elles ne font pas profession et sont déchargées d’une partie des offices et des obligations communautaires, pouvant ainsi se rendre en ville pour y effectuer les achats et les formalités de la communauté.

Statut

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La Visitation Sainte Marie est un ordre contemplatif cloîtré. Si cette définition est juste, elle n’en est pas moins difficile à comprendre. Voici donc quelques explications :
Ordre : ensemble de communautés religieuses (de monastères) qui suivent les mêmes règles de vie reconnues par l’Église. À la Visitation, si les règles sont communes, les monastères ont une indépendance totale les uns par rapport aux autres. Ils ne sont pas placés sous la direction d’une « supérieure générale ».

Cette indépendance dans la filiation avec le monastère d’Annecy, appelé la « Sainte Source », a permis à chaque communauté d’acquérir ses spécificités : école de broderie, école d’ouvrages (timbres découpés), pensionnat, travaux agricoles, dont l’invention du yaourt – « Dieu soit béni »…

Dans le même temps, dans chaque monastère de l’ordre, on retrouve une âme et un esprit commun qui ont pu se développer grâce à trois choses :

  • Le Coutumier, qui définit les règles de vie, l’organisation hiérarchique de la communauté, mais aussi l’habit des sœurs et le plan-type d’un couvent.
  • Les Circulaires, dans lesquelles, tous les trois ans, chaque communauté donne de ses nouvelles par lettre. Ces lettres sont diffusées à l’ensemble des autres monastères dans le monde entier, par des envois directs et un jeu de relais. Ainsi les communautés restent-elles en lien au-delà des distances. Elles se réjouissent avec leurs sœurs et partagent leurs peines et leurs intentions de prières.
  • L’échange de supérieures : en effet lorsqu’une communauté ne trouve pas dans ses rangs une sœur pour devenir supérieure, elle fait appel à une religieuse d’un autre couvent. Beaucoup vinrent d’Annecy, ce qui permit de former les premières sœurs à l’esprit des fondateurs.

Contemplatif : le but premier des religieuses est la prière tournée vers Dieu. L’office de la Visitation, contrairement à celui des autres ordres créés au moment de la Contre-Réforme, ne contient ni office dans la nuit ni ce qui pourrait rendre impossible la prière commune à des personnes de faible santé. Il prévoit en revanche un moment important de la journée : l’oraison (prière méditative), qui est une spécificité visitandine. Cette vie de prière ne se déroule pas seulement dans la chapelle, mais aussi dans chaque geste quotidien, dans les travaux communautaires ou dans les ouvrages artistiques. Chaque point de broderie, chaque touche de peinture est abandonné à Dieu, faisant de l’œuvre une prière offerte.

Cloîtré : les sœurs se consacrent entièrement à Dieu, abandonnant la vie dans le monde pour une vie communautaire, chacune dépendant des autres. Pensé dès 1611 le plan-type des monastères de la Visitation est retravaillé et testé sur le terrain, entre autres avec le monastère de Dijon érigé en 1630, puis figé en 1637.